Eros et Thanatos

Posted: jueves, 10 de febrero de 2011 by yannier RAMIREZ BOZA in Etiquetas:
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France (01 février 2010)

Déshabille-toi et garde ton soutien-gorge tu sais que j’aime te l’enlever avec ma bouche. Ensuite allonge-toi près de moi. Quoi ? Tu es indisposée. C’est pas grave Mamacita, je suis un vampire. Viens là près de moi. Qu’est-ce que tu fais ? Tu es folle ! Pose ça, arrête, non ! Noooooooooon ! Aïe putain, appelle un médecin vite, aïe mon Dieu ça fait mal, qu’est-ce que tu m’as fait. Laura regarde Eduardo. Elle ouvre la fenêtre et jette les testicules dans la rue.

(10 jours plus tard)

Bienvenue au purgatoire. José était assis par terre dans son appartement. La chambre avait un sale aspect. Elle sentait l’humidité, le salpêtre et le pourri. Les murs étaient couverts de tâches, de moisissure. Depuis plus d’une semaine il y avait une tâche bizarre au sol. Elle faisait maintenant partie du décor. Il n’avait pas choisi ce trou pourri. Sa vie s’était écroulée. Tout n’était qu’une grossière erreur. C’était elle et pas moi se répétait-il en haussant les épaules. Tout n’était que mensonge. Il tenait une dose de cyanure, décidé à mettre fin à ses jours.

Cuba (plusieurs semaines auparavent)

Ce jour là Francisco arrive rue Enramadas, sans passagers, mais avec un sourire qui va d’une oreille à l’autre. Il a enfin trouvé l’amour de sa vie. Cela fait deux semaines qu’ils sont ensemble et tout est arrivé par hasard. Elle travaille dans un magasin en devises du centre ville. Tout a commencé un après-midi quand elle a trouvé une note dans son sac à main : Je t’attends à l’endroit habituel, à 5heures. Je t’aime. Il s’agissait sans doute d’une note adressée à une de ses collègues de travail mais le hasard l’avait mise là. Pressée elle avait quitté son travail en fin de journée, elle ne pensait plus à la note et elle devait rejoindre un ami pour lui faire ses adieux avant qu’il ne parte à l’étranger. Elle était sortie sur le trottoir et avait tendu le bras : Hé ! Taxi ! Avenue Marti, je suis pressée. Quand elle était arrivée elle avait sorti l’argent de la course et sans y prendre garde la note avec. Francisco lut le message et ce fut le coup de foudre. Depuis lors ils étaient ensemble.

Quelque temps après, le message échappa à Francisco alors qu’il circulait dans son taxi rue Enramadas avec sur le visage un sourire d’une oreille à l’autre. La note se colla au talon d’un touriste qui allait vers l’aéroport avec son groupe. Le vol était pour la France. Ce Cubain vivait à l’étranger depuis longtemps.

France (31 janvier 2010)

A la retraite il avait vécu la moitié de sa vie en France. Il avait deux fils. Eduardo son fils ainé l’accueillit à l’aéroport, il venait le chercher. Raconte vieux, comment c’était là-bas ? Les « mulatas » sont toujours aussi belles ? Et Fidel ? Tu l’as vu ?

Après un moment de conversation ils arrivèrent. Eduardo devait partir le jour même pour Montpellier, une affaire de travail urgente dit-il au vieux. Il n’osa pas lui faire part de la jalousie de Laura, c’était plutôt là le motif de son retour. En route pour la maison Eduardo n’imagina pas qu’il avait cette note collée à la chaussure.

France (01 février 2010)

Le lendemain Laura malgré ses connaissances limitées en espagnol réussit à déchiffrer le message qu’elle avait entre les mains. Putain ! Quel salop ! Je savais bien qu’il me trompait ce ... Il est bien cubain ! Mais c’est la dernière fois. Elle jeta le papier par la fenêtre, prit de petits ciseaux de couture et se dirigea vers la chambre où Eduardo l’attendait plein d’ardeur.

Bienvenue au purgatoire. Trois jours plus tard une dispute énorme eut lieu chez les voisins du dessous. La femme avait lu avec soin le message froissé au fond de la poche de la veste. Tant d’années de vie commune pour en arriver là, à la tromperie, se dit-elle. La dispute fut d’une violence fatale. José quant à lui ne supportait plus cette menteuse. Toi tu cherches à partir avec un autre et tu me racontes ces salades. Après toutes ces années tu m’as trahi, tu m’a trompé ou bien tu crois que je l’ignore ? Cela fait un bon moment que je me tais, depuis que j’ai trouvé ce message sur le palier, mais c’est fini. José lui attrapa le cou et serra. Une semaine plus tard, postré, il observait le corps inerte de sa femme. Il prit le verre de cyanure.

Publié en espagnol le 05 février 2010, Paisdeorishas.blogspot.com - Traduction Magali Junique

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